Dans ce recueil de nouvelles, Roger Bichelberger revient à ce qui est le terreau de son œuvre, cette Lorraine ouvrière et paysanne, tantôt française, tantôt allemande, traversée par les guerres et toujours renaissante.
Un jeune mineur descend à la mine, comme son père avant lui, sans se douter qu’il n’en remontera pas. Un vieux mineur fête Noël seul devant la photo de sa femme et de ses 3 enfants : les 2 garçons sont morts, l’un, enrôlé par les Allemands comme « Malgré nous », en 1944, l’autre du côté des Aurès, et la fille vit en Italie. Au XVIIe siècle, un frère convers menuisier de son état sculpte les stalles de l’église abbatiale d’Ebersmünster après l’incendie de son abbaye par les Suédois. « L’homme qui parlait aux tournesols », est une figure de l’Innocent que l’on retrouve dans de nombreux romans de l’auteur. « Le secret du Ligori », raconte l’histoire à connotation autobiographique d’un homme dont le père était maçon et dont, plus jeune, il avait honte.
Comme dans Anioutka (Prix Terre de France), Le Déserteur (Grand Prix de la Société des Gens de Lettres) ou Bérénice, Roger Bichelberger déploie un monde qui lui est propre, réaliste mais aussi intérieur, où l’amour, la recherche du bonheur, la foi et la vie simple exorcisent les drames de l’existence
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